La loi anti-Airbnb ou la proposition de loi qui tend à réguler le marché de la location en France a été déposée il y a 2 ans mais son parcours législatif n’est toujours pas fini.
Malgré un processus législatif assez long, elle a toute les chances d’être adoptée dès la reprise des travaux parlementaire car il y a un consensus politique sur le texte.
1. Pourquoi une telle proposition de loi
La politique du logement a toujours été au centre des promesses électorales mais pas toujours à l’ordre du jour une fois le Gouvernement mis en place.
Nous traversons actuellement une des plus grandes crises immobilières connues en France depuis près de 50 ans. La remontée brutale des taux d’intérêts a freiné non seulement l’investissement immobilier mais aussi la construction de logements neufs.
De ce fait, la pénurie de logements est devenue encore plus importante et on a commencé à chercher un bouc émissaire.
La location courte durée était parfaite pour l’emploi : location touristique qui génère du cash, limitant l’offre de logement à long terme.
Cependant autant certains centres-villes ont souffert d’un déséquilibre concernant la location courte durée par rapport à la location longue durée, autant ces logements touristiques amènent une clientèle qui fait vivre les commerces et l’offre culturelle.
Est-ce que la location saisonnière est seule responsable d’un manque de logements chroniques en France ou bien l’immobilier souffre aussi d’une politique fiscale et réglementaire tellement dissuasive qu’il est de moins en mois intéressant pour les particuliers de prendre tous les risques pendants 20 ans pour créer de nouveaux logements pour au final ne rien gagner ?
Seuls le temps et l’expérience nous le diront.
2. Transcription de la vidéo
La loi anti-Airbnb. Est-ce qu’elle est enterrée ou elle a toutes les chances d’arriver au bout de son parcours législatif dès la reprise des travaux parlementaires ?
Bonjour et bienvenue sur cette chaîne dédiée à la liberté financière et à la croissance personnelle et professionnelle. Je m’appelle Détélina Lyoubénova, je suis investisseur immobilier et coach et je suis ravie de vous accueillir pour un nouveau rendez-vous ici.
Aujourd’hui je voulais vous parler de la loi anti-Airbnb qui a fait couler beaucoup d’ancre dans la presse.
Je n’avais pas encore fait de vidéo sur le sujet parce que j’attendais que la loi avance et que le texte se stabilise et approche à sa version finale.
a) contexte
Dès lors que le Président de la République a suspendu les travaux de l’Assemblée nationale, on a pensé que c’était également la fin de tous les textes qui étaient en suspens.
Et bien je pense que non puisque cette loi anti-Airbnb ou bien proposition de loi visant à lutter avec le déséquilibre du marché locatif est le résultat de beaucoup de travaux, rapports, réflexions qui ont surgi en tout cas qui ont été publiés ces dernières années et qui vont toujours dans le même sens : punir et le mot est faible ce qui marche c’est-à-dire la location courte durée et trouver de l’argent coûte que coûte sur, encore une fois, le dos des investisseurs privés.
Pourquoi pas ?
Je comprends tout à fait ce raisonnement mais à ce moment-là on va également aller chercher de l’argent dans les avantages fiscaux accordés aux obligations d’État ou encore aux actions entreprise.
b) principales dispositions
Toujours est-il que ce texte à énormément évolué au cours de sa lecture à l’Assemblée et au Sénat. Initialement beaucoup plus sévère, aujourd’hui il propose trois grands points :
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fiscalité moins avantageuse pour ceux qui sont au régime micro-BIC et qui bénéficient d’un abattement forfaitaire
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le DPE devient obligatoire
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le pouvoir des maires est renforcé en termes de contrôle
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Au-delà de sa volonté de résoudre un problème majeur qui est celui du logement en France et de proposer des logements à l’année des logements durables, le rapport qui accompagne ce texte peint une France, un paysage apocalyptique où des villages entiers sont désertés, où des gens dorment dans leur voiture ou encore des étudiants qui n’arrivent plus à se loger et abandonnent leurs
études.
c) mon avis
Je suis tout à fait d’accord qu’il y a des investisseurs peu scrupuleux et qui ne prennent surtout pas en considération leur voisinage et les bons rapports de voisinage. Simplement ce n’est qu’une minorité.
Il faut se rappeler que la location saisonnière ne représente que 1% de logement en France et c’est un chiffre élevé puis qu’il y a d’autres sources qui montrent un chiffre beaucoup moins élevé alors que les logements vacants eux sont quatre fois plus nombreux.
Ce texte s’attaque à la location saisonnière en priorité et pourtant il va jusqu’à réformer le régime des loueurs de meublé non professionnel qui effectivement étaient également avantagés par rapport au régime des revenus fonciers.
Les rapporteurs avancent comme argument également qu’aujourd’hui la location meublée n’est absolument pas recherchée par les étudiants, par les jeunes actifs. Ça veut dire que ces jeunes gens qui ont un budget de location restreint rêvent d’arriver dans leur appartement avec une cuisine et d’acheter toute la literie et si au bout d’un semestre, au bout d’un an ils doivent bouger, qu’est-ce qu’ils vont en faire ?
Il y a quand même des arguments qui sèment le doute et qui noircissent vraiment la situation pour justifier une tendance maintenant pérenne à tuer l’investissement immobilier et essayer de trouver de l’argent coûte que coûte dans cette catégorie de personnes.
d) parcours législatif
Ce qu’il faut retenir c’est que cette proposition de loi arrive à l’Assemblée en commission mixte paritaire et elle est loin d’être enterrée puisque l’actuelle configuration du Parlement nous montre quand même qu’il y a une volonté d’envoyer un signal fort à la population comme quoi on s’occupe de la politique du logement et on va casser un phénomène qui nous vient encore une fois des États-Unis.
Et oui les business modèles qui marchent pour le moment nous viennent d’outre-Atlantique.
Je suis désolée mais c’est à nous de proposer des business modèles qui marchent en Europe et à côté de ça de fermer les yeux sur d’autres métiers et d’autres catégories qui continuent de bénéficier d’avantages fiscaux. Je pense que ce texte aura toutes les chances d’être adopté.
Il faudrait regarder quelle est sa version définitive.
e) quelle attitude adopter
Toujours est-il qu’il y a quelques recommandations que j’aimerais vous donner.
Aujourd’hui on ne peut plus s’improviser investisseur, on ne peut plus faire de la location courte durée comme ça, pendant notre temps libre.
Il faut vraiment se professionnaliser et être au taquet pour améliorer l’expérience client afin d’avoir plus d’avis positifs et d’avoir sa note sur les plateformes de location grimper.
Il faut vraiment penser confort, facilité d’accès et fluidité de la communication afin que les voyageurs soient toujours contents.
Également pensez à être sur plusieurs plateformes de réservation : Airbnb, Booking, Abritel en ce qui me concerne sont les principales, à être toujours réactif lors des messages aussi bien en provenance des plateformes que des voyageurs.
Beaucoup de professionnels de la location saisonnière utilisent les outils de gestion et d’optimisation des logements je vous le recommande. Toutefois ça dépend quel est votre volume de logements à gérer si vous en avez 1 – 2 – 3, il faut faire les calculs peut-être c’est pas tout à fait rentable.
Restez vraiment vigilant par rapport à l’actualité juridique et économique qui nous concerne tous et je pense qu’aujourd’hui on chemine vers un modèle anglo-saxon où on ne peut plus se permettre de faire un seul métier mais vous êtes obligé d’être investisseur et professionnel de… votre corps de métier initial et voire de cumuler 2 – 3 – 4 activités en simultané.
Et oui je pense que les temps de l’opulence sont terminés et il faudrait s’adapter et réinventer notre propre modèle économique personnel afin d’arriver à un nouveau équilibre vie privée et vie professionnelle, ce qui est de plus en plus challengeant je vous l’accorde.
Je vous remercie d’être là toujours avec moi.
Je vous invite à télécharger mon ebook « 11 habitudes pour se connecter à l’abondance » disponible en dessous de cette vidéo.
Partagez-moi vos avis sur la question, non seulement si la loi anti-Airbnb est morte mais est-ce que vous exercez déjà cette activité quel est votre retour d’expérience, si c’était à refaire, qu’est-ce que vous aimeriez changer ou améliorer et surtout est-ce que vous pensez continuer ou pour vous cette actualité est plutôt dissuasive ?
Je vous remercie et je vous souhaite une excellente semaine. A très bientôt. Bye bye.
La proposition de loi anti-Airbnb soulève un vrai débat sur la crise du logement.
Reguler la location courte durée est une bonne idée, mais il faudrait aussi s’attaquer aux autres causes de cette crise.
Les investisseurs doivent se professionnaliser, mais les nouvelles régulations compliquent encore plus la situation.
Un équilibre difficile à trouver 🙁
Je suis d’accord avec vous. On ne peut pas résoudre la crise du logement uniquement en désignant un bouc émissaire (tout trouvé). C’est une crise qui repose sur les (non) décisions des 30-40 dernières années, sans stimuler la location longue durée, sans soutenir l’industrie de l’immobilier qui traverse sa plus grave crise des 50 dernières années et en augmentant la fiscalité sur les investisseurs, les taxes foncières entre autres… (le budget d’Etat a un trou suite au ralentissement voire l’arrêt des transactions immobilières). Il faut des hommes et des femmes d’Etat courageux et compétents avec une vision forte pour le développement de cette industrie.
Bonjour,
Je vis à la campagne, une belle campagne du Nord de la Dordogne.
Ici, il y a beaucoup de logements en vente, les villes sont trop loin pour faire des aller retour au quotidien.
Je suis en train de rénover une maison de début 1900. C’est un investissement pour préparer ma retraite.
Je compte la louer en saisonnier l’été, pour 3 raisons:
Je reviens sur ce paragraphe de votre article:
« le rapport qui accompagne ce texte peint une France, un paysage apocalyptique où des villages entiers sont désertés, où des gens dorment dans leur voiture ou encore des étudiants qui n’arrivent plus à se loger et abandonnent leurs études. »
Ici à la campagne, les centres bourg des villages sont désertés, ça coûte très cher de rénover vis à vis des loyers.
Les étudiants n’arrivent plus à se loger, ce n’est pas ici dans les campagnes, c’est dans les mégalopoles qui drainent de plus en plus les campagnes.
Je pense que la politique de vouloir tout regrouper dans les grandes villes est malheureusement la cause de ce clivage.
Loi AirBnB ou pas, il y aura toujours un mécontent ! Soit celui qui a besoin de la ville, soit celui qui doit investir à la campagne!
Je suis d’accord avec vous. Merci beaucoup pour ce partage d’expérience. Une des causes de cette équation difficile à résoudre est la centralisation économique de la France. Ce n’est pas simple dans les autres pays non plus car historiquement la richesse se crée dans les grandes villes qui pousse naturellement une population en recherche de travail ou d’études à migrer massivement en ville et à provoquer la pénurie de logement et la désertification des campagnes. Toutefois je reste persuadée que si le logement était une des priorités d’Etat depuis au moins 10 ans, la situation serait toute différente. D’ailleurs il l’était uniquement en période électorale…
Merci Détélina, j’habite Paris, dans mon immeuble, il est interdit de faire du Airbnb. J’ai des amis dans Paris, ils habitent au 5e et les chambres du 6e sont dans ce mode de location, ils rencontrent de nombreuses nuisances. L’immeuble autorise les professions libérales et ils n’ont pas pu l’interdire.
Dans les grandes villes et dans les immeubles où les gens travaillent, il me semble que ce mode de location n’est pas très adéquat. Au niveau du milieu rural, je comprends que c’est une vraie opportunité pour le tissu économique.
Bonjour Diane. Je voudrais savoir en quoi la location courte durée pose plus de problème de nuisance qu’un voisin en longue durée qui crie sur sa femme ou qui a un chien qui aboie ? 1- Un locataire de courte durée n’est pas forcément un touriste. 2- Un touriste ne fait pas forcément la fête jusqu’à 4h du matin 😉
Tout à fait. Il faut nuancer ses propos et ne pas reprendre le discours officiel qui sert à faire voter des lois punitives sans lendemain envers la LCD qui ont la capacité de freiner cette activité mais en aucun cas de résoudre la crise du logement car elles ne proposent rien sur le long terme.
Article très intéressant ! Le chiffre sur les logements vacants 4 fois plus nombreux que les locations saisonnières m’a marqué. Pourquoi ce n’est pas davantage au cœur du débat ? 🤔
C’est exactement la question que je me pose ! Il y a des options sinon pour résoudre la crise du logement en France au moins pour diminuer son impact. J’ai l’impression que les débats sont orientées vers ce qui porte des dividendes lors des élections et pas ce qui est vraiment durable et porteur de solutions sans casser ce qui marche (sans exclure une réglementation équilibrée).
Merci pour cet article. Selon moi l’état se trompe de bouc-émissaire et restreindre les logements de courte durée n’améliorera pas l’offre de logement. Surtout qu’en parallèle ils mettent aussi des bâtons dans les roues des loueurs en longue durée (comme le DPE par exemple), ce qui fait que certains propriétaires vont préferer laisser leur logement vide puisqu’ils n’auront plus le droit de le louer (jusqu’à ce qu’ils aient une taxe sur logement vacant à payer).
Je suis d’accord avec vous. Même en payant une taxe de logement vide : il y a 2 options 1) vendre (à la casse) ou faire les travaux pour répondre aux exigences du DPE (mais il faut avoir le budget pour). Toutes les voies sont minées, on vit une époque particulière…
La clarté de l’analyse et les perspectives que tu offes permettent de mieux comprendre les enjeux et les impacts potentiels sur le secteur du logement. C’est intéressant de voir comment cette législation pourrait transformer nos villes. Merci pour ces informations !
Avec grand plaisir Jackie. N’hésitez pas si vous avez plus de plus d’information 🙂